Alexandre Petit

Explorer le monde avec un second cerveau

Temps de lecture : 10 min.

Hello !

Mon second cerveau fête ses un an.

C'est l'occasion de revenir en arrière pour un premier bilan.

Au programme aujourd’hui :

Point de départ

Il y a 4 ans, je me suis mis à lire de façon régulière.

J'ai eu une première phase économie politique, écologie et science sociale. Puis j'ai centré mes lectures autour du software engineering pour qu'elles m'aident à progresser dans mon métier. Certaines idées m'ont marqué. Elles m'ont conduite à aborder la vie de façon différente. Mais lorsque je repense aux livres que j'ai lus à cette époque, j'ai du mal à les restituer.

Très vite, je me suis aperçu que j'oubliais tout rapidement.

Alors j'ai commencé à prendre des notes et à souligner des passages dans les livres. Mais je manquais de méthode, et la valeur ajoutée de ces notes restait faible.

Début 2023, je me suis donné pour objectif de "créer du contenu".

Le problème de gérer mes connaissances est devenu une de mes priorités.

Je suis tombé sur la formation Atomic Knowledge d'Eliott Meunier.

Et ça a été une révélation.

Depuis, j'ai complété sa formation avec plusieurs ressources sur le sujet comme Building a Second Brain de Tiago Forte ou How to Take Smart Notes de Sönke Ahrens.

Voilà un an que je travaille avec ce système de second cerveau.

Et voici où j'en suis.

Le second cerveau

Un second cerveau est un nom accrocheur pour parler d'un système de gestion des connaissances personnelles.

C'est un endroit où

Le terme a été conceptualisé par Tiago Forte à travers son travail sur la productivité et la gestion de connaissance. Son livre Building a Second Brain a été publié en Juin 2022. Et ce système s'inscrit dans la tradition des common place books utilisés par les auteurs et les scientifiques comme Newton, Da Vinci, Mark Twain, Lovecraft.

La vue graphique de mon second cerveau

La structure de mon second cerveau

Derrière ce mot accrocheur de second cerveau, on retrouve un simple système de notes qui sont connectées entre elles et organisées dans des dossiers. La vue graphique est impressionnante. Mais au quotidien, j'utilise davantage la vue à plat.

La structure de mon second cerveau est la suivante :

En fond : Obsidian, le logiciel que j'utilise pour explorer et créer des notes. Au-dessus : l'explorateur de fichier Mac. Obsidian offre une interface conviviale pour manipuler et visualiser les notes.

L'objectif de cette structure est d'être orientée action. La finalité d'un second cerveau n'est pas de documenter le monde d'une façon neutre et exhaustive. Cela représente un travail de titan, et Wikipédia est là pour ça. La vocation du second cerveau est davantage de collecter les informations qui sont nécessaires à la réalisation de projets, et de permettre de réutiliser ces informations.

Ce qui a changé un an plus tard

Une autre façon de prendre des notes

Il y a encore un an, mes notes ressemblaient à ça :

Notes que j'ai prise sur Turn The Ship Around lors du book club de Tech Rocks

Je soulignais les passages que je trouvais intéressant, sans faire de distinction entre les faits, les opinions, les principes et les anecdotes. J'avais du mal à détacher les informations de la source originale. Je me retrouvais avec une note géante difficile à réutiliser ailleurs.

J'essayais de gober l'éléphant.

Aujourd'hui, elles ressemblent à ça :

À gauche mes notes de lecture du livre "Vie intentionnelle" de JCK. Pour chaque chapitre, on retrouve la liste des concepts qui m'ont marqué. À droite, on voit le détail de la note Dichotomie du contrôle

Lorsque je lis, je prête désormais attention aux concepts.

Un livre est un ensemble de concepts mis en perspective.

La première chose que je cherche à identifier est donc le concept qui est en train d'être présenté. Puis je cherche à voir en quoi il consiste, ses bénéfices, ses limites, ses inconvénients, et comment il est illustré.

La force des concepts est que :

La prise de notes orientée concept a transformé mon rapport à l'information.

Moins d'outils, plus de clarté

Avant de mettre en place ce système, mes notes étaient éparpillées un peu partout :

Avec ce système, j'ai pu réduire le nombre d'outil que j'utilise.

Toutes les informations importantes pour moi sont centralisées dans un seul endroit.

Et j’y accède de n'importe où : sur ordinateur comme sur téléphone.

Une meilleure visibilité

Avec ce système, j'ai une meilleure visibilité sur le travail en cours.

C’est aussi un bon outil pour apprendre à se connaître. Mes notes de journaling y sont regroupées. Et les clusters de la vue graphique révèlent mes centres d’intérêt.

Le plaisir de lire

Lire est devenu un jeu.

Il y a quelque chose de ludique à collecter des concepts en lisant.

Ce qui est paradoxal, c'est que prendre des notes demande du temps. Lorsque c'est un livre que je veux creuser, je passe en fait plus de temps à prendre des notes et à clarifier les concepts qu'à lire.

Je passe donc plus de temps sur chaque livre.

Mais à présent, je sais que ce que je lis ne sera pas perdu.

Et au final, je lis plus de livres.

Quelques conseils pour démarrer

Si je devais recommencer de zéro, voici les ressources que je suivrai :

Aussi, n'hésite pas à me contacter si c'est un sujet qui t'intéresse :)

Enfin, voici 3 conseils que j'aurais aimé que l'on m'imprime en capitale pour débuter :

  1. Cibler (ou être patient) : plus le sujet que tu documentes est ciblé, plus les résultats vont être rapides. Pendant les premiers mois, j'ai lu sur des sujets dispersés : design logiciel, techniques de développement, développement produit, écriture, création de contenu, entrepreneuriat, gestion des connaissances personnelles, psychologie. Or, ouvrir un nouveau thème demande un effort conséquent car au départ, tu crées beaucoup de fiches. Lorsque j'ai passé un mois uniquement concentré sur les échecs, j'ai pu constater que le système portait ses fruits rapidement. Actuellement, je fais un focus sur le DevOps et je suis impressionné par ma vitesse de progression. Cibler un domaine précis est une bonne stratégie pour débuter.

  2. Aller de l’avant. Le passé c'est l'passé comme dit Yanns. Lorsque j'ai découvert cette méthode, je me suis dit, wow, je voudrais que toutes les connaissances que j'ai touchées soient dans ce système. J'ai commencé à ajouter les notes des livres que j'avais déjà lues. Spoiler : c'est long et ne présente aucun intérêt. Sauf si le livre a un rapport avec un projet en cours, mais en dehors de cela, c'est un processus assez frustrant. Il faut accepter que le passé soit "perdu", et aller de l'avant.

  3. Keep it stupid simple : il existe des centaines de plugins dans Obsidian et il est possible d'aller loin dans la customisation. Certaines extensions apportent de la plus-value. Certaines apportent surtout de la complexité. Le plus simple, le mieux. Le but est d'élaborer avec ses idées, pas de configurer des plugins.

Conclusion

Si je devais revenir 10 ans en arrière et changer une chose,

ce serait de mettre en place un second cerveau.

Avant même d'acheter du bitcoin.

Aujourd'hui, j'aurais :

Vraiment, c'est la chose que je changerais si je devais revenir 10 ans en arrière.

Et donc, je compte bien travailler avec cet outil pendant les dix prochaines années.

À la prochaine :)

Alexandre

Publié le

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