Mon avis sur Jira
Jira est un outil de suivi de tâches développé par Atlassian.
Dans l'épisode 2 de Spaghetti to Bento, j'ai demandé à Adrien Joly :
Pourquoi est-ce que les devs détestent Jira ?
Ma question est inspirée par ce meme.
Il a évoqué deux aspects :
- la dimension de contrôle
- la friction que cela ajoute
Puis, il m'a demandé mon avis. Voici ma réponse posée.
Ce qui me frustre
L'outil est lent. Je travaille pour une grande entreprise. Le service est hébergé on-premise. Mais les machines semblent sous-dimensionnées. L'outil manque de réactivité. Lorsque je l'ouvre en début de journée, j'ai un motif tout trouvé pour être ronchon.
L'outil est encombré. Il présente un tas d'options qui ne me servent pas. Ces options créent du bruit, de la distraction. Lorsque je lance l'outil, je penser à cette image qui compare l'interface de Yahoo à celle de Google. L'interface de Yahoo déborde d'informations inutiles. L'interface de Google va à l'essentiel. Elle est claire et reposante.
L'outil est paramétré par un organisme distant. Et on ne peut pas se l'approprier. Dans mon cas, l'outil est paramétré pour fonctionner en sprint avec un tableau à 3 colonnes : todo / doing / done. Je préfère l'approche en flux qui permet de communiquer clairement le processus de travail : à faire, use-case clarifié, en cours de développement, en cours de revue, en cours de recette, livré. L'approche en flux facilite l'identification des goulots d'étranglements. En théorie, Jira peut embrasser cette approche. En pratique, je n'ai pas la main dessus.
Le processus de création d'une tâche est lourd : créer un ticket, lui donner un titre, ajouter la bonne étiquette, ajouter une estimation, déplacer le ticket dans le sprint. La friction encourage à créer des gros tickets plutôt que de travailler en petits lots avec de petits tickets.
Ces douleurs sont notables. Mais le plus important se joue au niveau des interactions humaines. Comme je n'aime pas m'en servir, j'évite d'y passer du temps. Or, c'est un outil important pour le manager de l'équipe. En ne le complétant pas, je ne réponds pas à son besoin de visibilité. Cela crée une tension entre nous. J'associe alors l'outil à cette tension. Cela renforce mon envie d'y passer le moins de temps possible. Et cela crée une spirale infernale.
Peut-on casser ce cycle ?
Pourquoi utiliser un outil de gestion des tâches
Revenons aux bases. Pourquoi utilise-t-on des outils de gestion des tâches ?
Un outil de gestion des tâches répond aux besoins de :
- Rendre visible le travail en cours - et éviter que des tâches non-planifiées perturbent le flux des opérations
- Ne pas oublier de tâche
- Discuter des priorités
- Identifier les blocages
Reconsidérer ma première impression
L'outil n'est pas parfait. Mais il répond suffisamment bien aux besoins principaux. Il permet en plus de mesurer le temps passé à résoudre des bugs vs à développer de nouvelles fonctionnalités. Et il fait sens pour l'entreprise car il permet de garder la main sur les données.
Avec le temps, j'ai trouvé une façon de fonctionner avec Jira qui me convient et qui répond aux besoins de l'équipe :
- le matin, je crée une todo-liste dans ma note journalière sur Obsidian
- au fil de ma progression sur une tâche, je prends mes notes dans le OneNote de l'équipe
- en fin de journée, je prends 5 minutes pour mettre à jour les tickets dans Jira. J'indique le temps passé, les actions réalisées, les actions qui restent à faire, ce que je prévois de remonter au daily.
Ce point peut paraître un détail. Mais c'est un irritant qui revenait tous les jours. Cela pesait sur l'ambiance dans l'équipe. Clarifier ce point me permet de travailler de façon plus sereine et de concentrer mon énergie sur les problèmes métier.
Une remarque ? Dis-moi 💙